Constats et analyses – Influence Communication https://bilan.influencecommunication.com État de la nouvelle : Bilan 2017 Tue, 12 Dec 2017 16:05:27 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.3 https://bilan.influencecommunication.com/wp-content/uploads/2017/12/cropped-favicon-32x32.png Constats et analyses – Influence Communication https://bilan.influencecommunication.com 32 32 L’année 2017 sur Twitter https://bilan.influencecommunication.com/lannee-2017-sur-twitter/ https://bilan.influencecommunication.com/lannee-2017-sur-twitter/#respond Mon, 11 Dec 2017 19:21:14 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=514 En 2017, les mots « Québec » et « Montréal » ont été partagés 11 067 469 fois.  Malheureusement, si la Belle province a été l’objet d’autant d’attention, ce n’est pas qu’en raison des nombreuses festivités à avoir marqué l’année, mais bien en raison de l’attaque survenue à la Grande mosquée de Québec.

L’événement aura marqué non seulement les gens d’ici, mais aura également teinté la perception du Canada et du Québec à l’étranger. Voici à quoi ressemble la teneur des gazouillis partagés en lien avec Québec et Montréal en 2017 :

 

 

Les messages les plus partagés évoquent également avec puissance l’impact que l’événement a pu avoir partout à travers le monde, bien que certains des tweets les plus populaires portent sur des sujets plus réjouissants :

 

L’analyse des mots-clics les plus utilisés en lien avec Québec et Montréal nous indique que les réseaux sociaux et les médias traditionnels ont de plus en plus de choses en commun. En effet, la popularité du Canadien de Montréal ne se dément pas et l’équipe se retrouve dans deux des dix mots-clics les plus utilisés en lien avec le Québec et Montréal en 2017!

L’année Twitter dans le monde

Au Québec, les mots-clics les plus populaires indiquent que les Québécois aiment particulièrement écouter la télévision… et leurs équipes sportives!

Les mots-clics partagés au Canada anglais ainsi qu’aux États-Unis se ressemblent beaucoup! Notons que Tout le monde en parle (#tlmep) se classe en neuvième place parmi les hashtags les plus populaires au pays!

 

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/lannee-2017-sur-twitter/feed/ 0
Un mot sur les créateurs de la vidéo « Bilan 2017 » par Apollonia https://bilan.influencecommunication.com/un-mot-sur-les-createurs-de-la-video-apollonia/ https://bilan.influencecommunication.com/un-mot-sur-les-createurs-de-la-video-apollonia/#respond Mon, 11 Dec 2017 19:08:02 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=503  

« Nous sommes très heureux de cette collaboration avec Influence Communication. Elle nous a permis d’unir nos passions pour la musique, la vidéo et l’actualité. »

Robert Len et Carole Meneghel, associés d’Apollonia S.E.N.C.

Coulisses de la création du vidéo Bilan 2017 :

 

 APOLLONIA S.E.N.C.

Apollonia est le féminin d’Apollon, le dieu de la musique.

Apollonia S.E.N.C. est une maison de production québécoise de spectacles, de disques, de vidéos et de trames sonores qui existe depuis 2011. Elle produit des CD sous sa propre étiquette, ainsi que des enregistrements en haute définition sous étiquette 2xHD qui sont distribués par Fidelio Technologies dans 15 pays (Canada, États-Unis, Allemagne, Japon, France, Italie, Royaume-Uni, Suède, Pologne, Hongrie, République tchèque, Monaco, Liechtenstein, Luxembourg et Slovaquie).

Apollonia S.E.N.C. produit également des spectacles au Canada et en Europe avec une brochette d’artistes talentueux, ainsi que des vidéos et des trames sonores pour des réalisateurs canadiens et européens.

Les associés d’Apollonia S.E.N.C. sont les musiciens Robert Len et Carole Meneghel.

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/un-mot-sur-les-createurs-de-la-video-apollonia/feed/ 0
L’ALENA : question de point de vue! https://bilan.influencecommunication.com/lalena-question-de-point-de-vue/ https://bilan.influencecommunication.com/lalena-question-de-point-de-vue/#respond Sun, 10 Dec 2017 17:52:29 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=364 La réouverture de l’ALENA a été un dossier chaud cette année partout en Amérique. Toutefois, l’intérêt des médias a considérablement divergé d’un pays à l’autre. À titre d’exemple, au Québec, 11,24 % de la couverture des enjeux s’intéresse à la gestion de l’offre, alors que les quotidiens canadiens anglophones, américains et mexicains analysés priorisent plutôt la question des règles d’origine. Cette dissonance dans les médias illustre de manière éloquente les raisons pour lesquelles les négociations semblent avancer à pas de tortue…  

Vue d’ensemble

Bien que la production médiatique canadienne soit 17 fois moins volumineuse que celle des États-Unis, la proportion de la couverture accordée par le Canada à l’ALENA dépasse de 6 % celle produite par les médias américains! Le Canada cumule ainsi 40,54 % des mentions de l’ALENA en Amérique du Nord en 2017, contre 34,76 % pour les États-Unis. À vue de nez, on comprend que la dépendance du Canada envers les États-Unis en matière d’exportations stimule largement la couverture médiatique du sujet. Après tout, le pays de l’oncle Sam devrait recevoir environ 75 % des exportations canadiennes en 2017.

 

 

Principaux enjeux et constats : l’importance de la perspective

Les règles d’origine

Les États-Unis veulent largement augmenter la proportion de pièces fabriquées en Amérique du Nord, et exiger qu’un large pourcentage de celles-ci soit produit chez eux, afin qu’une voiture soit admissible à l’exemption de frais de douane prévue dans l’ALENA. Cette mesure pourrait avoir un impact négatif majeur sur l’industrie de l’auto au Canada et au Mexique, mais ne garantit pas pour autant le rapatriement des emplois du secteur vers le pays de l’oncle Sam.

Pas surprenant donc que la question des règles d’origine soit l’enjeu qui a été le plus médiatisé au Canada (12,35 %), au Mexique (10,97 %), et surtout aux États-Unis (23,08 %). Au Québec, les règles d’origine sont également largement couvertes. Elles arrivent en 2e position et comptent pour 10,97 % de la médiatisation des enjeux des négociations dans les médias analysés.

Le Chapitre 19

Le Chapitre 19 de l’actuel accord prévoit des comités d’arbitrage binationaux lorsqu’un des signataires souhaite contester des droits antidumping qui lui sont imposés. Le Canada ayant souvent utilisé ce recours, il est tout simplement inadmissible pour lui de le voir abolir comme le souhaitent les États-Unis.

Au Canada anglais, la couverture du Chapitre 19 arrive ex aequo avec celle des règles d’origine avec un poids médias de 12,35 %. Elle arrive en 3e position au Québec avec un poids médias de 8,99 % et 2e au Mexique, avec un poids médias de 6,45 %. Le sujet arrive en 6e place aux
États-Unis.

La gestion de l’offre

La gestion de l’offre est un système qui contrôle les volumes de production de lait, d’œufs et de volaille afin d’en stabiliser les prix. Souvent remise en question lors de négociations d’accords de libre-échange, l’administration Trump a demandé son abolition pure et simple, chose que les négociateurs canadiens jugent inadmissible.

Encore une fois, la médiatisation des enjeux des négociations répond aux impacts possibles sur le territoire couvert par le média analysé. En effet, l’abolition de la gestion de l’offre toucherait fortement l’industrie laitière au Québec. C’est précisément pourquoi cet enjeu est le plus médiatisé au Québec (11,24 %). Ailleurs en Amérique du Nord, ce sujet obtient beaucoup moins de visibilité.

L’exception américaine — le déficit commercial comme enjeu principal

Soulignons la singularité de la couverture des enjeux des négociations dans les journaux américains analysés. Parmi les cinq enjeux les plus couverts sur chaque territoire, seule la question des normes d’origine est partagée par les médias de tous les territoires impliqués.

Si on remarque certaines similarités entre les enjeux couverts au Québec, au Canada et au Mexique, les journaux américains analysés dépeignent une image très différente des négociations. Ils insistent davantage sur l’objectif ultime des négociateurs américains : rééquilibrer les importations et les exportations avec les pays partenaires au sein de l’ALENA.

Si le fossé observable entre la couverture des principaux enjeux de l’ALENA dans les journaux américains, québécois, canadiens et mexicains est représentatif du fossé qui sépare les positions des États-Unis de celles des autres pays partenaires, on peut s’attendre à de très longues, voire interminables, négociations…

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/lalena-question-de-point-de-vue/feed/ 0
Le bogue de l’année https://bilan.influencecommunication.com/le-bogue-de-lannee/ https://bilan.influencecommunication.com/le-bogue-de-lannee/#respond Thu, 30 Nov 2017 00:34:43 +0000 http://bilan.influencecommunication.com/?p=1 Quelles sont les bourdes qui ont particulièrement marqué les médias cette année?

Où et comment les médias ont-ils cafouillé?

Quelles personnalités se sont montrées particulièrement maladroites et mal avisées lors de leurs interventions dans les médias?

Chaque année, l’équipe d’Influence désigne un ou plusieurs « Bogues de l’année » parmi les plus gros ratés médiatiques.

Le grand gagnant cette année est Le Journal de Québec, avec son édition du vendredi
6 janvier 2017. 

 

 

Alors que leurs collègues de l’édition imprimée annonçaient la défaite du Canada face aux États‑Unis, l’équipe de l’édition Web du Journal de Québec, dans son empressement et sa fébrilité, a mis en ligne une erreur crève-cœur.

Après un match enlevant et apparemment trop long, les troupes de Dominique Ducharme se sont inclinées en tirs de barrage. En fin de compte, pour cette une, les seuls gagnants sont les ours polaires du zoo de Saint-Félicien.

En nomination cette année, on retrouve deux extraits télévisuels :

Lancement de la politique du logement à Toronto, le 22 novembre dernier. 

Espérons que la nouvelle politique fédérale du logement soit mieux conçue que le pupitre utilisé pour l’annonce, qui n’avait manifestement pas été prévu pour toutes les grandeurs.

C’est en effet Peter Milczyn que l’on peut « voir ». Oui, oui, c’est bien lui!

Luc Lavoie à la Joute

Comme un oncle trop gris à Noël, Luc Lavoie a troublé le Québec, mais surtout Bernard Drainville, en affirmant que les écureuils trouvaient davantage grâce à ses yeux que les séparatistes.

En nous dévoilant ses désirs les plus intimes, il nous aura aussi permis de redécouvrir collectivement l’immense talent de Marc Labrèche qui a su saisir avec brio toute l’essence de ce malaise télévisuel.

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/le-bogue-de-lannee/feed/ 0
Le Québec vu par le monde https://bilan.influencecommunication.com/le-quebec-vu-par-le-monde/ https://bilan.influencecommunication.com/le-quebec-vu-par-le-monde/#respond Sat, 09 Dec 2017 21:39:49 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=276 L’énorme onde de choc de l’attentat à la grande mosquée de Québec ne s’est pas arrêtée à la frontière canadienne. Cette tragédie a largement contribué à une transformation de la couverture médiatique du Québec à travers le monde en 2017. Sa grande portée à l’international a entrainé une hausse de 45 % de l’attention des médias internationaux face à nos faits divers et à nos relations avec les communautés culturelles. Dès lors, cette forte augmentation a fait perdre du terrain à la perception créative et festive qu’on associe généralement au Québec à l’étranger.

Avec un poids média record de 57,99 %, l’attentat de Québec est la nouvelle qui a occupé le plus d’espace dans l’actualité depuis le début des années 2000. L’immense impact qu’elle a eu n’est nullement exclusif au Québec. S’inscrivant dans une ère où les  médias carburent à la peur, et où les attentats terroristes s’enchainent les uns après les autres, cette nouvelle est celle qui a le plus fait parler du Québec à l’étranger en 2017. Son rayonnement exceptionnel a contribué à une hausse de 45 % de l’attention internationale accordée aux faits divers en provenance du Québec. En 2017, ceux-ci ont occupé plus d’espace qu’à l’habitude, s’établissant à 16 % de l’ensemble de la couverture de la province dans le monde, contre 11 % en moyenne depuis le début des années 2000.

Mais l’effet ne s’arrête pas là. Le Québec bénéficie, de façon générale, d’une image empreinte d’ouverture à la différence, que ce soit envers les nouveaux arrivants, la communauté gaie, etc. L’attentat de Québec a fait sorte que les médias étrangers ont accordé davantage d’attention aux relations avec les communautés culturelles.

La culture et le tourisme

Avec le 375e de Montréal et le 150e du Canada, on aurait pu s’attendre à une augmentation du poids médias du tourisme et de la culture à l’étranger. Toutefois, ces grandes fêtes n’ont pas eu l’impact médiatique escompté. En fait, même au Québec, ces événements ont rencontré, malgré leur caractère exceptionnel, une percée médiatique mitigée, n’arrivant pas à dépasser la couverture des autres festivals et événements bien établis.

On constate ainsi que le tourisme et les bonnes tables ont occupé 19 % de la couverture du Québec à l’étranger, contre 24 % en moyenne entre 2001 et 2017. La baisse de ce secteur ne peut toutefois être comparée avec celle observée au niveau de la culture. Celle-ci perd en effet près de 50 % de sa vélocité moyenne, son poids médias se fixant à 18 %, un chiffre nettement inférieur aux quelques 30 % habituels.

L’économie du Québec?

Déjà en 2014, Influence soulignait la faiblesse du Québec Inc. dans sa couverture du Québec à l’étranger. Cette année, les affaires dépassent de 3 points de pourcentage la moyenne de la couverture du sujet depuis 2001, pour se fixer en 2017 à 5 %. Toutefois, on aurait tort de crier victoire trop rapidement. Au-delà du fait que ce chiffre reste plutôt bas, cette augmentation a été en grande partie générée par l’imposition de droits compensatoires à Bombardier.

L’image du Québec à l’étranger a été quelque peu ébranlée cette année. On continue de nous décrire comme une société ouverte, mais les attentats et le projet de loi 62 ont quelque peu altéré cette représentation. On ne peut prévoir si cette situation aura un effet durable. À la lumière du travail effectué par Influence au cours des dernières années, on peut toutefois envisager que cela sera un phénomène passager. Les dernières hausses du poids des faits divers dans la couverture du Québec à l’étranger — que ce soit lors de la Commission Charbonneau, de la grève étudiante de 2012 ou lors de l’arrestation du maire de Montréal — n’ont pas eu d’effet durable sur la représentation médiatique de la province à travers le monde.

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/le-quebec-vu-par-le-monde/feed/ 0
Le lexique 2017 https://bilan.influencecommunication.com/le-lexique-2017/ https://bilan.influencecommunication.com/le-lexique-2017/#respond Sat, 09 Dec 2017 18:00:43 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=224 Parce que certaines expressions sont utilisées à tort et à travers par les médias, parce qu’il est parfois difficile de s’y retrouver sans véritable mise en contexte, Influence a décidé de fournir un lexique de certains des termes ayant fait l’actualité cette année, mais dont le sens ne semble pas clairement établi.

LA « CRISE » DES DEMANDEURS D’ASILE

L’expression « demandeur d’asile » renvoie à une notion juridique existant depuis longtemps. Cette année, les médias canadiens semblent toutefois l’avoir redécouverte. En 2017 seulement, elle a été plus utilisée dans les médias que durant les cinq années précédentes. Parallèlement, l’utilisation du terme « réfugié » a augmenté d’environ 45 % par rapport à 2016. L’expression
« immigrant illégal » a, quant à elle, été plus mentionnée en 2017 que durant les deux années précédentes. Souvent utilisés à toutes les sauces et pour décrire une même situation, quelles nuances peut-on faire entre ces termes?

Immigrant illégal

La notion d’immigrant illégal n’existe pas en droit canadien. Comme l’a noté l’ex-juge à la Cour suprême du Canada, Louise Arbour, dans une lettre ouverte au Devoir, l’invalidité d’une demande d’asile ou d’immigration ne rend pas l’individu qui la fait illégal. Autrement dit, on peut qualifier d’illégal un acte ou une situation, mais jamais une personne. Le Barreau du Québec a lui aussi appelé, par voie de communiqué, à éviter l’expression. Si certains commentateurs l’utilisent abondamment pour rappeler l’irrégularité d’une entrée au pays, son utilisation renvoie à une notion légale inexistante.

Exemple d’utilisation problématique :

« Le phénomène de hausse des demandes d’asile ne devrait pas avoir d’impact ailleurs qu’à Montréal, étant donné que toutes les ressources qui s’occupent des immigrants illégaux sont concentrées dans la métropole. » (Le Soleil, 4 août 2017, p.7)

Explication : il s’agit de demandeurs d’asile ou de nouveaux arrivants et non d’immigrants illégaux (articles 95 et 96 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés).

Autres exemples :

http://www.tvanouvelles.ca/2017/09/06/ottawa-se-prepare-a-une-deuxieme-vague-dimmigration

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1028048/moitie-migrants-illegaux-emerson-antecedents-criminels-dossier-casier

Demandeur d’asile ou réfugié? 

Du point de vue de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, les termes
« demandeurs d’asile » et « réfugiés » sont plus justes. Lorsqu’un individu arrive au Canada, il peut demander l’asile en vue d’obtenir le statut de réfugié. Pour que la demande soit accueillie et qu’on puisse parler d’un réfugié plutôt que d’un demandeur d’asile, l’individu doit démontrer une crainte raisonnable de persécution dans son pays d’origine. Une fois la demande accueillie, il pourra notamment obtenir le statut de résident permanent. La distinction entre les deux termes se fait donc selon l’état de la demande de l’individu (articles 95 et 96 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés).

Cette définition juridique permet d’éclairer la procédure à laquelle peut se soumettre un nouvel arrivant, mais elle n’est pas complète. Indépendamment des critères de la Loi canadienne, ceux qui fuient un danger dans leur pays d’origine peuvent être considérés comme des réfugiés. On peut alors parler de réfugiés économiques ou climatiques, par exemple. Des situations qui échappent à l’application de la Loi.

Exemple d’utilisation problématique :

« Le Canada est tenu d’accueillir les réfugiés et de s’occuper d’eux jusqu’à ce que leurs dossiers soient traités en raison d’une convention internationale, mais pas de les garder. » (Journal de Québec, 3 août 2017)

Explication : au moment de l’accueil et avant que les dossiers soient traités, il s’agit plutôt de demandeurs d’asile souhaitant obtenir le statut de réfugié (articles 95 et 96 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés).

Autres exemples :

http://www.rcinet.ca/fr/2017/08/17/le-premier-ministre-du-quebec-accuse-lopposition-de-nourrir-la-montee-des-groupes-dextreme-droite/

http://www.tvanouvelles.ca/2017/08/17/installation-dun-troisieme-camp-de-refugies

MONTÉE MÉDIATIQUE DE L’EXTRÊME DROITE

Extrême droite, ultranationalisme, islamophobie, suprémacisme, fascisme, alt-right, etc. Il y a de quoi se perdre entre tous les qualificatifs accolés aux groupes liés aux manifestations de Charlottetown aux États-Unis et de Québec, à la fin août. Les médias, eux, ne se gênent pas pour en faire usage. L’utilisation de l’expression « extrême droite » a effectivement augmenté de près de 130 % en moins d’un an dans les médias canadiens. Quoiqu’elles soient mentionnées quatre fois moins, les expressions liées à l’extrême gauche ont elles aussi nettement augmenté : plus de 200 % en moins d’un an. Notons toutefois que l’extrême droite tend à recevoir une couverture distincte, n’étant associée à l’extrême gauche qu’une fois sur dix, alors que cette dernière est liée à l’extrême droite dans près de la moitié du contenu la mentionnant.

Extrême droite, alt-right et suprémacisme

Du lot des qualificatifs sur ce thème, l’expression « extrême droite » est la plus utilisée dans les médias québécois. Par sa qualification de droite, le concept suggère une opposition à l’idée d’égalité défendue par la gauche en faveur d’une liberté basée sur le mérite ainsi qu’un nationalisme fort pouvant se traduire en intolérance. La qualification d’extrême renvoie pour sa part à un rejet des institutions sociales et des élites au profit d’une posture révolutionnaire ou profondément réformiste, souvent accompagnée par la montée d’un dirigeant autoritaire.

Dans son utilisation médiatique, la caractéristique révolutionnaire semble toutefois être relativisée en se rapprochant plutôt du mouvement de l’alt-right aux États-Unis. Quoiqu’il soit associé à un rejet des élites, l’alt-right est plutôt centré sur un suprémacisme, c’est-à-dire la croyance en la primauté d’une ethnie ou d’une religion sur les autres. C’est en ce sens que certains groupes québécois comme La Meute, Atalante Québec ou Storm Alliance sont targués d’extrême droite dans les médias en raison de leur fort nationalisme et de leur hostilité face aux immigrants, bien que certains d’entre eux n’adoptent pas une posture clairement révolutionnaire.

Exemple d’utilisation problématique :

« Le mouvement d’extrême droite gagne le Québec et des groupes se mobilisent devant l’arrivée de demandeurs d’asile. Des affiches anti-immigration avec le mot-clic #remigration ont fait leur apparition à Québec. Faut-il s’en alarmer? » (radio-canada.ca, 15 août 2017)

Explication : vu l’ambiguïté du terme, son utilisation générale et sans définition pour désigner un mouvement pose problème. Certains groupes auxquels on réfère ici pourraient plutôt être qualifiés de droite radicale, d’ultranationalistes ou de suprémacistes (aucune disposition légale sur ces termes).

Autres exemples :

http://www.journaldemontreal.com/2017/08/16/lextreme-droite-est-la-pour-rester

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/502315/la-communaute-musulmane

Extrême gauche et antifascisme

Le cas de l’extrême gauche et des groupes antifa est plus problématique, car les médias les définissent généralement par rapport à l’extrême droite. Le terme antifa, contraction d’antifasciste, renvoie d’ailleurs plus à l’opposition et à la dénonciation du fascisme qu’à une idéologie propre. Les médias omettent toutefois souvent de faire la distinction entre les groupes antifa, qui prônent notamment certaines formes de violence, et l’antifascisme, qui regroupe plus largement l’opposition au fascisme.

Quant à l’extrême gauche, on peut l’identifier comme un rejet des institutions sociales et des élites au profit d’une posture révolutionnaire ou profondément réformiste, se basant généralement sur une idéologie anarchiste ou communiste. Dans les médias, l’expression est souvent associée aux groupes antifa et anti-capitalistes.

Exemple d’utilisation problématique :

« Je parlais hier, dans cette chronique, de la grande manifestation de l’extrême gauche de dimanche dernier. Ce qui en ressortait était clair : l’extrême gauche prétend lutter contre le racisme, mais sa vraie cible, c’est tout simplement le nationalisme québécois et, plus largement, le peuple québécois auquel on ne pardonne pas d’exister. » (Le Journal de Montréal,
Mathieu Bock-Côté, 15 novembre 2017, p.8)

Explication : l’utilisation générale du terme pour qualifier une manifestation rassemblant une pluralité de groupes et d’individus pose problème. Comme avec l’extrême droite, il faut faire attention aux amalgames et définir la portée du terme par rapport au sujet ou aux groupes dont il est question (aucune disposition légale sur ces termes).

Autres exemples :

http://www.journaldequebec.com/2017/11/25/desesperance-politique

http://journalmetro.com/actualites/national/1255784/manifestations-des-2-extremes-samedi-a-quebec/

LE TRIBUNAL DANS LES MÉDIAS

Difficile de suivre l’actualité judiciaire ou de comprendre la portée légale d’un scandale sans une mise en contexte des règles de droit évoquées. Du lot d’articles décrivant des infractions de nature sexuelle dans les médias québécois cette année, Influence n’en recense pourtant que 0,8 % qui fournissent une définition. Même son de cloche en matière de terrorisme, alors que moins de 0,7 % des articles définiraient ce terme lorsqu’il est utilisé. Leur portée, tout comme celle de bien d’autres termes légaux, est pourtant loin d’être si évidente.

Présumé, soupçonné ou allégué?

Dans les médias, le terme « présumé » est souvent associé à un individu faisant l’objet d’accusations criminelles ou de dénonciations sur la place publique. Avec des expressions comme « présumé meurtrier » ou « présumé agresseur », on suppose fréquemment la culpabilité d’un individu avant son procès.

Or, en droit, un accusé bénéficie de la présomption d’innocence. Dans le contexte d’un procès ou d’accusations n’ayant pas encore débouchés sur une condamnation, les termes « soupçonné »,
« accusé » ou « allégué » seraient donc plus justes. Il ne s’agit pas de miner la crédibilité de dénonciations, mais simplement de rappeler qu’une accusation n’est pas une condamnation, et qu’un accusé est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire dans un contexte judiciaire (Charte canadienne des droits et libertés, article 11d)).

Exemple d’utilisation problématique :

« Ugo Fredette, le présumé meurtrier et kidnappeur au centre d’une vaste chasse à l’homme le mois dernier, a été accusé cet après-midi du meurtre non prémédité de l’automobiliste
Yvon Lacasse. » (La Presse, 31 octobre 2017)

Explication : quoiqu’on puisse fortement soupçonner la culpabilité d’un individu, il serait plus juste d’utiliser l’expression « meurtrier et kidnappeur soupçonné » puisqu’il est présumé innocent jusqu’à ce qu’un verdict soit rendu (Charte canadienne des droits et libertés, article 11d)).

Autres exemples :

http://www.tvanouvelles.ca/2017/11/23/processus-de-plainte-difficile-pour-une-victime-dagression-sexuelle

http://quebec.huffingtonpost.ca/2017/05/24/laval-moomba-police-meurtre-mohamad-achraf-maatoug_n_16782668.html

Agression sexuelle, consentement et harcèlement sexuel

Avec le mouvement #moiaussi, de nombreuses accusations d’agression sexuelle et de harcèlement sexuel ont fait les manchettes cette année. Ce sont toutefois deux notions distinctes et leur définition légale peut parfois être floue.

L’agression sexuelle est une infraction criminelle. Il s’agit d’un geste de nature sexuelle fait sans le consentement de la personne qui le subit. Le consentement ne peut être déduit du silence de la victime ou de gestes posés avant le moment de l’activité sexuelle. Il ne sera pas non plus valide s’il est donné dans un contexte d’intoxication sévère, que celle-ci soit volontaire ou non (Code criminel, articles 265 et 273.1).

Le harcèlement sexuel, quoiqu’il puisse parfois mener à des accusations criminelles, fait généralement référence au droit du travail. Ce dernier protège effectivement les salariés contre les effets négatifs de gestes ou paroles de nature sexuelle non désirés portant atteinte à la dignité de la victime, mais qui peuvent ne pas être des agressions sexuelles au sens du droit criminel (notamment Loi sur les normes du travail, article 81.18).

Exemple d’utilisation problématique :

« Agressions sexuelles : l’art d’enseigner à dire NON – Le sujet n’a jamais été autant d’actualité. Après Weinstein, puis Salvail et Rozon, le mouvement #MeToo est partout. Faut-il en parler avec nos enfants, et surtout, comment? » (La Presse, 6 novembre 2017)

Explication : il faut faire attention à ne pas mettre tous les scandales sexuels dans le même panier. Si les affaires Weinstein et Rozon impliquent clairement des agressions sexuelles, beaucoup des gestes d’Éric Salvail qui ont été exposés dans La Presse semblent plutôt relever du harcèlement sexuel. À tout le moins, des nuances seraient nécessaires. On pourrait par exemple parler de violences ou d’inconduites sexuelles (Code criminel, articles 265 et 273.1 et Loi sur les normes du travail, article 81.18).

Terrorisme

La définition du terrorisme ne s’est certainement pas clarifiée avec l’ajout de cette infraction au Code criminel canadien en 2015. Au sens large, le terme désigne un acte violent commis dans le but de créer un sentiment d’insécurité et avec des motivations idéologiques. Dans un contexte d’accusations criminelles de terrorisme, cela nécessite de prouver hors de tout doute raisonnable l’existence d’un objectif idéologique et d’une intention d’intimider la population. C’est ce qui explique, par exemple, qu’on puisse désigner Alexandre Bissonnette comme terroriste à la suite des attentats de la mosquée de Québec, mais qu’il ne soit pas accusé de ce crime (Code criminel, article 83.01).

Exemple d’utilisation problématique :

« Même son de cloche chez Mohamed Labidi, président du CCIQ. “Le tireur a quand même terrorisé des gens dans un lieu de culte. Est-ce qu’il y a plus terroriste que ça? s’est-il demandé. La réalité est que c’est du terrorisme pur et dur.” (…) Actuellement, Alexandre Bissonnette fait face à plusieurs chefs d’accusation liés à la fusillade du 29 janvier, mais aucune inculpation pour « terrorisme » n’a été déposée contre lui. » (Journal de Montréal, 21 juin 2017)

Explication : le volet légal et celui plus général de la définition du terrorisme sont ici mélangés sans établir la distinction relevant du contexte judiciaire. L’absence d’accusation n’empêche pas de qualifier un acte de terroriste. À défaut de pouvoir réconcilier les deux définitions, il reviendrait aux médias d’en souligner la distinction lorsqu’ils l’utilisent dans un contexte judiciaire (Code criminel, article 83.01).

Autres exemples :

http://www.journaldequebec.com/2017/06/21/ce-netait-pas-du-terrorisme-dit-le-maire

https://www.lesoleil.com/actualite/justice-et-faits-divers/alexandre-bissonnette-directement-a-proces-e9006fc252fdb6e336a50629e6a258c7

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/le-lexique-2017/feed/ 0
Populisme et réseaux sociaux : une nouvelle façon de communiquer https://bilan.influencecommunication.com/populisme-et-reseaux-sociaux-une-nouvelle-facon-de-communiquer/ https://bilan.influencecommunication.com/populisme-et-reseaux-sociaux-une-nouvelle-facon-de-communiquer/#respond Sat, 09 Dec 2017 22:56:19 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=314 On peut affirmer, sans l’ombre d’un doute, que 2017 aura été l’année des politiciens populistes. Ceux-ci utilisent trois grands axes : d’abord, ils s’attaquent sans relâche à l’intégrité des médias traditionnels, puis ils les contournent, voire les boudent, en utilisant les réseaux sociaux et, enfin, ils utilisent un discours populiste. En 2017 seulement, Donald Trump a engendré près de 330 millions de mentions sur Twitter. Voilà une recette gagnante!

En dénonçant sans arrêt les médias traditionnels, Donald Trump a semé le doute chez plusieurs de ses compatriotes et ailleurs dans le monde. D’ailleurs, le terme « Fake News » est celui qu’il a le plus souvent utilisé sur Twitter, à 155 reprises, depuis qu’il est président. De même, il a remis en doute de nombreux médias traditionnels, dont CNN et NBC (30 fois chacun) et The New York Times (36 fois). Ses sorties, tant verbales qu’écrites, attaquant les médias font boule de neige en plus de détourner l’attention vers un autre média qui le sert bien, Fox News. Il a relayé les informations de cette chaîne qui lui sont favorables à 153 reprises. Ainsi, une récente étude de l’Institut Poynter nous apprend que seulement 19 % des sympathisants républicains font confiance aux médias traditionnels, alors que ce taux passe à 74 % chez les sympathisants démocrates. Trump a d’ailleurs exposé dans un tweet devenu célèbre — il a été relayé plus de
33 000 fois à ce jour — ce qui motive son utilisation effrénée du réseau social : « Seuls les médias de fausses nouvelles et les ennemis de Trump veulent que je cesse d’utiliser les médias sociaux (110 millions de personnes). Seule façon pour moi d’exposer la vérité. »

 

 

Entre le 1er janvier le 31 octobre 2017, le terme « populisme » a été mentionné plus de 3 000 fois dans les médias écrits québécois seulement. En fait, Donald Trump et Marine Le Pen sont, dans près de 60 % des cas, associés à ces mentions. Reste que le terme est couramment employé dans d’autres contextes, souvent de façon générique, afin de décrire le style d’un(e) politicien(ne), ou encore pour identifier certains enjeux sociopolitiques du moment. Le terme « populisme » est devenu un mot à la mode, employé dans différents contextes pour dépeindre des réalités souvent fort différentes.

Mais qu’est-ce, exactement, le populisme? Les médias prennent rarement le temps de le dire. Au Québec, Influence n’a dénombré qu’une vingtaine d’articles, tout au plus, qui s’emploient à l’expliquer. * (voir une note explicative au bas de cet article)

La force actuelle du discours populiste chez des politiciens comme Donald Trump,
Marine Le Pen ou Geert Wilders, fait en sorte qu’on l’associe souvent à la droite. Mais le populisme est aussi actif chez d’autres idéologies, tels le socialisme, le libéralisme, le nationalisme, etc. Historiquement, il a toutefois été récupéré par des mouvements provenant de toutes les parties du spectre politique, incluant le communisme russe de la Révolution bolchévique, le fascisme des années 1930, certains mouvements révolutionnaires
latino-américains, sans compter sa récurrence aux États-Unis.

Populisme et réseaux sociaux

Le politicien populiste cherche à établir une relation privilégiée avec ceux dont il prétend porter la voix et qui constituent le peuple. Les réseaux sociaux s’affirment dans cette perspective comme un outil extraordinaire pour porter le message populiste. Ils permettent en effet aux politiciens d’avoir accès aux usagers sans avoir à traverser le filtre médiatique. Les médias opèrent normalement une sélection des messages prononcés par les politiciens et développent une perspective critique sur ceux-ci. Les réseaux sociaux permettent, d’une part, de contourner ce filtre et aussi de communiquer directement avec les personnes concernées, soit les abonnés aux pages Facebook ou Twitter des politiciens. D’autre part, cela permet un retour direct de la part des usagers. Les messages pouvant ensuite être ajustés en fonction de la réaction des sympathisants.

Les politiciens populistes, en particulier ceux de droite, bénéficient d’une visibilité beaucoup plus large que ceux plus modérés. Influence a en effet calculé le nombre de mentions sur Twitter associé à plusieurs politiciens de différents pays où des mouvements populistes ont obtenu un succès politique important.

Le poids de Trump

 

Donald Trump est, dans cette perspective, incontournable. En effet, le président américain nous a habitués à une volée de tweets matinaux, qui dictent souvent l’actualité politique du jour aux États-Unis. Les chiffres sont impressionnants. L’homme a été mentionné près de 330 millions de fois sur Twitter entre le 1er janvier et le 31 octobre 2017. Ce chiffre est près de 10 fois plus élevé que le nombre de mentions d’Hillary Clinton qui, malgré son retrait de la politique active, reste l’une des figures politiques américaines les plus citées sur Twitter.

Le poids de Marine Le Pen

 

En France, Marine Le Pen ne bénéficie pas de la même domination dans la couverture Twitter des candidats aux dernières élections présidentielles. Elle a été l’objet de 11 millions de mentions, contre 15,5 millions pour Emmanuel Macron. Par contre, lorsqu’on examine les chiffres d’avant le premier tour, on constate que Marine Le Pen a été dominante. En effet, elle a obtenu le plus grand nombre de mentions sur Twitter pendant 12 des 16 semaines sur la période couvrant le début janvier 2017 jusqu’à la tenue du premier tour, le 23 avril 2017. Et cela, malgré le scandale de corruption qui est venu ternir la campagne de François Fillon, un autre candidat à la Présidentielle.

Le poids de Geert Wilders

 

Moins connu ici du fait qu’il est Néerlandais, Geert Wilders fait partie de ces populistes qui ont semé l’émoi en 2017. Comme dans le cas de Trump, Wilders domine largement les autres candidats aux dernières élections aux Pays-Bas en matière de couverture Twitter. Il a ainsi été cité cinq fois plus souvent que le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, sur ce réseau social.

Bien entendu, la forte couverture Twitter associée à ces trois politiciens est entrainée, en bonne partie, par les controverses qu’ils stimulent. Leur populisme implique une rupture avec la classe politique et médiatique dominante, ainsi que des prises de positions radicales qui enflamment les échanges sur les réseaux sociaux.

Tweets et médias

Lorsqu’on compare le positionnement politique de Trump, Le Pen et Wilders, on constate de grandes similarités, notamment dans le fait d’utiliser abondamment Twitter. On constate toutefois que l’usage qu’ils en font est très différent.

En effet, le compte Twitter de Marine Le Pen est utilisé de façon assez conventionnelle, c’est‑à‑dire pour prolonger sur les réseaux sociaux des actions de communication entreprises sur le terrain, que ce soit des participations à des émissions de télévision, des rassemblements partisans, ou tout autre événement où la politicienne est appelée à s’exprimer publiquement. Les tweets relaient, dans la majorité des cas, des vidéos promotionnelles, des extraits d’émissions de télévision, ainsi que de nombreuses citations. L’usage systématique des guillemets pour encadrer les citations vient signaler clairement que ces publications sont extraites de communications qui ne sont pas destinées à Twitter. Il s’agit donc d’un prolongement virtuel d’un discours tenu en personne. Il n’en reste pas moins que Twitter a une influence considérable sur la couverture médiatique de Marine Le Pen. Le réseau social est cité dans environ 9 % de celle-ci dans la presse écrite en France.

Tout comme Marine Le Pen, Donald Trump relaie nombre de vidéos et de photos tirées d’événements auxquels il participe. Mais le président américain utilise aussi — et peut-être surtout — Twitter pour exposer son point de vue ou attaquer ses adversaires. Le président nous a ainsi habitués à une volée matinale de tweets qui tend à orienter l’actualité politique du jour. En effet, environ 25 % de la couverture du président dans la presse écrite américaine mentionne le réseau social. La perspective est complètement inversée par rapport à Marine Le Pen, puisque c’est souvent le positionnement virtuel du président qui oriente le réel, comme en témoigne l’importance prise par ses tweets dans l’actualité politique aux États-Unis.

 

 

* Il y a un consensus assez fort dans le milieu universitaire pour souligner le caractère problématique du mot « populisme » qui, utilisé à toutes les sauces, devient un mot
passe-partout dont le sens est difficile à circonscrire. On s’entend cependant sur quelques éléments que Yascha Mounk, politologue de l’Université Harvard, a décrits ainsi lors d’une conférence donnée à Montréal en septembre : « Le populiste prétend représenter la volonté du peuple contrairement aux élites traditionnelles. Il affirme aussi que toute résistance à cette volonté, par exemple de la part des journalistes, des juges ou des institutions, est une
trahison. »
En d’autres mots, le politicien populiste réfère dans son discours au peuple en général et oppose celui-ci à une élite — politique, culturelle ou économique — qu’il considère comme corrompue. Pour le politicien populiste, le peuple est porteur d’une vérité ou d’une morale que les gens au pouvoir auraient trahie.

Une autre question apparait alors : qu’est-ce que le peuple? Justement, le politicien populiste se garde bien de le décrire. Il fait appel à lui sans cesse dans son discours, mais sans prendre en considération son pluralisme, pas plus que la diversité des intérêts qui le traversent. De même, il rejette en bloc l’élite, sans prendre la peine de considérer ce qu’elle peut apporter de bon à une société. Le populisme divise donc la société en deux catégories homogènes : le peuple face à l’élite.

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/populisme-et-reseaux-sociaux-une-nouvelle-facon-de-communiquer/feed/ 0
Grosse année de party au Québec en 2017 https://bilan.influencecommunication.com/grosse-annee-de-party-au-quebec-en-2017/ https://bilan.influencecommunication.com/grosse-annee-de-party-au-quebec-en-2017/#respond Sat, 09 Dec 2017 20:00:44 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=257 2017 a été le théâtre d’un nombre impressionnant de festivités d’une ampleur considérable, le secteur de l’événementiel obtenant cette année un poids médias de 3,3 % par rapport à l’ensemble du volume médiatique. Malgré le caractère exceptionnel du
375e de Montréal et du 150e du Canada, c’est cependant le Festival d’été de Québec qui a le plus attiré l’attention des médias, celui-ci comptant pour 15,61 % de la médiatisation des festivals de musique et de variétés au Québec.

Si l’année 2017 a été marquée par un nombre d’événements et de festivals plus élevé qu’à l’habitude,  la médiatisation du secteur tend, depuis 15 ans, à occuper de plus en plus d’espace médiatique. Malgré cela, elle est à ce point exceptionnelle qu’il faut remonter à 2008,  lors du 400e de Québec, pour voir les festivals occuper autant d’espace dans les médias québécois. À l’époque, leur poids médias avait atteint 3,65 %, un record qui tient encore aujourd’hui.

La situation atypique de 2017 est bien entendu liée au 375e de Montréal et au 150e du Canada, mais une analyse un peu plus attentive indique que ce ne sont pas ces événements qui ont emporté la plus grosse part du gâteau!

Le 50e Festival d’été de Québec : leader incontesté du secteur de l’événementiel…

D’un point de vue médiatique, la 50e édition du Festival d’été de Québec (FEQ) a été un franc succès. Il faut dire que, fidèle à son habitude, l’événement a aligné plusieurs grands noms de la musique. Metallica, Muse, Kendrick Lamar, The Who, Gorillaz, The Backstreet Boys, P!NK ont tous contribué à déplacer les foules et à animer l’intérêt des journalistes. Tellement que, parmi la cinquantaine de festivals de musique et de variétés passés en revue pour la présente analyse, le FEQ compte pour 15,61 % des mentions.

En matière d’anniversaire, le 50e du FEQ a ainsi été un succès nettement plus souligné dans les médias du Québec que les deux autres anniversaires célébrés en 2017. En effet, le 375e de Montréal et le 150e du Canada ont été nettement moins médiatisés que le FEQ, malgré leur caractère exceptionnel et le fait qu’ils se soient échelonnés tout au long de l’année. Ils cumulent des poids médias respectifs de 13,31 % et de 7,22 %.

… et les autres!

Le 375e de Montréal a été couvert de façon assez constante dès le début de l’année. D’un point de vue médiatique, c’est de toute évidence l’illumination du pont Jacques-Cartier qui a emporté le plus large succès. L’événement cumule à lui seul près de 12 % des mentions du 375e.

Le 150e du Canada a, quant à lui, été 1,8 fois moins médiatisé que le 375e au Québec, et ce, malgré qu’il ait été à l’origine de nombreux événements partout dans la province. Bien qu’il ait été couvert tout au long de l’année, sa médiatisation se concentre bien entendu autour du premier juillet. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les médias anglophones de la province ont occupé un espace exceptionnellement élevé dans cette médiatisation.

Il est en effet extrêmement rare de voir CTV Montréal ou Global Montréal devancer les grands médias francophones en termes de volume de couverture au Québec. Or, dans ce cas-ci, ils occupent respectivement les 3e et 4e places, tout juste derrière les chaînes d’information continue RDI et LCN.

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/grosse-annee-de-party-au-quebec-en-2017/feed/ 0
Les Canadiens de Montréal : une affaire de religion https://bilan.influencecommunication.com/les-canadiens-de-montreal-une-affaire-de-religion/ https://bilan.influencecommunication.com/les-canadiens-de-montreal-une-affaire-de-religion/#respond Sat, 09 Dec 2017 22:34:11 +0000 https://bilan.influencecommunication.com/?p=298 On entend souvent dire que la pression sur les joueurs de hockey de la LNH est particulièrement forte à Montréal, tellement que certains refuseraient de venir jouer ici. Celle-ci résulterait de l’attention médiatique disproportionnée qu’ils reçoivent et tout porte à croire qu’il ne s’agit pas d’une légende urbaine. En effet, malgré les déboires des Canadiens en 2017 — incluant leur élimination en première ronde des séries — l’équipe a tout de même été la 3e plus médiatisée de toute la ligue, tout juste derrière les Pingouins de Pittsburgh et les Prédateurs de Nashville qui se sont rendues, elles, en finale de la Coupe Stanley!

Face au géant américain, les écosystèmes médiatiques canadiens et québécois semblent bien minuscules. En effet, la production médiatique de notre voisin du sud est environ 32 fois plus volumineuse que celle de l’ensemble du Canada et 243 fois plus grande que celle du Québec.

Pourtant, on constate que le Canada génère 35 % de l’ensemble des nouvelles dédiées à la LNH, alors que moins du quart des équipes de la ligue y sont installées. L’amour des médias canadiens pour leur sport national est donc empreint d’une ferveur quasi religieuse.

La Sainte Flanelle

Lorsqu’on décortique cette couverture équipe par équipe, on remarque que les Canadiens de Montréal contribuent grandement à cette situation. En effet, en 2017, le CH occupait 7,39 % de la totalité de la couverture médiatique des équipes de la LNH, et ce, malgré une année où le Canadien obtient une part considérablement plus faible que par les années passées dans les médias québécois. Il faut remonter à 2012 pour trouver un poids médias plus bas. Sa part de marché dans l’ensemble de la couverture sportive québécoise est également la plus basse en 10 ans.

Évolution du poids du CH :

Malgré tout, comparé aux autres équipes de la LNH, le Canadien obtient une part disproportionnée d’attention, comme le démontre le classement général de l’ensemble de la médiatisation des équipes de la LNH en 2017 :

Cette omniprésence du CH dans l’actualité est encore plus significative dans les médias écrits (journaux, magazines et Web) que dans les médias électroniques. En effet, avec une part de marché de 5,17 %, le CH se classe ex æquo avec les Rangers de New York parmi les équipes les plus couvertes. Or, rappelons que les Rangers sont basés dans le plus grand marché médiatique de la LNH. Tout un exploit pour nos Glorieux!

 

]]>
https://bilan.influencecommunication.com/les-canadiens-de-montreal-une-affaire-de-religion/feed/ 0