L’énorme onde de choc de l’attentat à la grande mosquée de Québec ne s’est pas arrêtée à la frontière canadienne. Cette tragédie a largement contribué à une transformation de la couverture médiatique du Québec à travers le monde en 2017. Sa grande portée à l’international a entrainé une hausse de 45 % de l’attention des médias internationaux face à nos faits divers et à nos relations avec les communautés culturelles. Dès lors, cette forte augmentation a fait perdre du terrain à la perception créative et festive qu’on associe généralement au Québec à l’étranger.

Avec un poids média record de 57,99 %, l’attentat de Québec est la nouvelle qui a occupé le plus d’espace dans l’actualité depuis le début des années 2000. L’immense impact qu’elle a eu n’est nullement exclusif au Québec. S’inscrivant dans une ère où les  médias carburent à la peur, et où les attentats terroristes s’enchainent les uns après les autres, cette nouvelle est celle qui a le plus fait parler du Québec à l’étranger en 2017. Son rayonnement exceptionnel a contribué à une hausse de 45 % de l’attention internationale accordée aux faits divers en provenance du Québec. En 2017, ceux-ci ont occupé plus d’espace qu’à l’habitude, s’établissant à 16 % de l’ensemble de la couverture de la province dans le monde, contre 11 % en moyenne depuis le début des années 2000.

Mais l’effet ne s’arrête pas là. Le Québec bénéficie, de façon générale, d’une image empreinte d’ouverture à la différence, que ce soit envers les nouveaux arrivants, la communauté gaie, etc. L’attentat de Québec a fait sorte que les médias étrangers ont accordé davantage d’attention aux relations avec les communautés culturelles.

La culture et le tourisme

Avec le 375e de Montréal et le 150e du Canada, on aurait pu s’attendre à une augmentation du poids médias du tourisme et de la culture à l’étranger. Toutefois, ces grandes fêtes n’ont pas eu l’impact médiatique escompté. En fait, même au Québec, ces événements ont rencontré, malgré leur caractère exceptionnel, une percée médiatique mitigée, n’arrivant pas à dépasser la couverture des autres festivals et événements bien établis.

On constate ainsi que le tourisme et les bonnes tables ont occupé 19 % de la couverture du Québec à l’étranger, contre 24 % en moyenne entre 2001 et 2017. La baisse de ce secteur ne peut toutefois être comparée avec celle observée au niveau de la culture. Celle-ci perd en effet près de 50 % de sa vélocité moyenne, son poids médias se fixant à 18 %, un chiffre nettement inférieur aux quelques 30 % habituels.

L’économie du Québec?

Déjà en 2014, Influence soulignait la faiblesse du Québec Inc. dans sa couverture du Québec à l’étranger. Cette année, les affaires dépassent de 3 points de pourcentage la moyenne de la couverture du sujet depuis 2001, pour se fixer en 2017 à 5 %. Toutefois, on aurait tort de crier victoire trop rapidement. Au-delà du fait que ce chiffre reste plutôt bas, cette augmentation a été en grande partie générée par l’imposition de droits compensatoires à Bombardier.

L’image du Québec à l’étranger a été quelque peu ébranlée cette année. On continue de nous décrire comme une société ouverte, mais les attentats et le projet de loi 62 ont quelque peu altéré cette représentation. On ne peut prévoir si cette situation aura un effet durable. À la lumière du travail effectué par Influence au cours des dernières années, on peut toutefois envisager que cela sera un phénomène passager. Les dernières hausses du poids des faits divers dans la couverture du Québec à l’étranger — que ce soit lors de la Commission Charbonneau, de la grève étudiante de 2012 ou lors de l’arrestation du maire de Montréal — n’ont pas eu d’effet durable sur la représentation médiatique de la province à travers le monde.