L’attentat à la grande mosquée de Québec est la nouvelle qui a occupé le plus d’espace dans les médias depuis qu’Influence Communication existe. Cet attentat s’inscrit dans un contexte particulier, entre l’investiture de Trump et les performances historiques du Front national. Il est en quelque sorte symptomatique d’une époque tiraillée entre diversité et repli sur soi, tandis que les réseaux sociaux favorisent la polarisation politique et que le rôle de quatrième pouvoir des médias traditionnels semble de plus en plus contesté. En somme, une époque où l’intolérance s’affiche sans gêne.

Le début de l’année 2017 a été marqué par une grande tragédie : l’attentat de Québec. Cette nouvelle historique a occupé un espace sans précédent dans les médias québécois. Avec son poids médias de 57,99 %, elle vient supplanter — et de loin — le précédent record établi par une autre tragédie, celle de Lac-Mégantic. L’intolérance motivant l’attentat de Québec a donné le ton pour le reste de l’année. Entre l’arrivée au pouvoir de Trump, les élections présidentielles en France, la réouverture de l’ALENA, le projet de loi 62, la vague de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis, la manifestation de Charlottesville et l’espace croissant pris, ici, par la Meute et consorts, rarement on a vu l’intolérance et l’hostilité envers l’autre occuper autant de place dans l’espace public. Mais il y a aussi eu du bon en la matière. En un sens, le mouvement #MoiAussi est porteur d’une tolérance de moins en moins grande envers l’inconduite sexuelle de certains hommes de pouvoir, inconduite qui a souvent un impact négatif important pour les victimes.

Les frasques de la politique américaine et française constituent, pour le Québec, la toile de fond sur laquelle s’inscrit cette intolérance. Sous l’impulsion de Donald Trump, l’actualité internationale connait cette année la plus forte augmentation parmi les grands thèmes qui traversent les médias d’information. Elle passe de 4,09 % en 2016 à 6,17 % en 2017, loin devant les 2,06 % affichés en moyenne depuis 2001.

Un secteur qui affiche peut-être un peu plus de diversité qu’à l’habitude est celui du sport. Celui-ci reste dominant, maintenu au sommet par toutes les chaines spécialisées. Son poids médias est très stable, passant de 17,09 % en 2016 à 17,23 % en 2017. L’espace occupé par le CH dans l’actualité sportive connait cependant une forte baisse. S’établissant à 72,23 % l’an passé, il plonge à 57,48 % cette année. Il faut reculer à 2008 pour voir le Canadien occuper aussi peu d’espace dans l’actualité sportive. Cette baisse n’empêche pas l’équipe de se maintenir parmi les plus médiatisées de l’ensemble de la LNH.

La plus forte variation négative provient quant à elle du secteur de la technologie. Baissant de 35,66 %, son poids médias passe de 5,02 % à 3,23 %. Serait-ce que les 10 ans du iPhone et la sortie de modèles spéciaux créés d’Apple n’ont pas créé l’événement comme cela aurait pu être le cas auparavant?

Parmi les sujets les moins couverts dans l’actualité, certains connaissent une légère embellie. C’est notamment le cas des autochtones qui, après une hausse importante de leur couverture entre 2015 et 2016, connaissent une nouvelle augmentation en 2017, cette fois plus modeste. Le thème de la pauvreté voit lui aussi son espace augmenter de 33,33 %. Mais ne crions pas victoire trop vite. Reste que seulement 0,16 % de l’actualité lui est consacré.

Enfin, légalisation du cannabis oblige, la politique fédérale prend plus d’espace cette année pour atteindre 10,63 %, tandis que les nouvelles pancanadiennes plongent sous la moyenne pour s’établir à 0,60 %.